MV Agusta Rivale 800 2016 : puissance peaufinée

 

La firme italienne de motos MV Agusta est passée maître dans la conception de monture sportive de type standard. Ces montures sans fioriture, appelées également «street fighter» ou «naked bike», attirent de plus en plus d’adeptes grâce à leur ergonomie favorable et leur performance proche d’une supersport. Après la Brutale à moteur 4 cylindres et la Brutale à moteur 3 cylindres, voici la Rivale 800, une sorte de grosse «supermotard» aux amphétamines.

Côté style, elle ne laisse personne indifférent : haute sur pattes, courte d’empattement et munie d’une partie arrière pointue; elle détone par rapport à ses sages concurrentes. Même constat pour les protège-mains du plus bel effet qui intègre les clignotants et les feux intégrés dans la partie arrière qui mettent en valeur le monobras oscillant et l’échappement à triple sorties. L’instrumentation comporte toutes les informations traditionnelles et même un indicateur de rapport engagé mais étonnant, pas de jauge à carburant. La navigation et les réglages de mode apparaissent sur le tableau de bord de même que le niveau d’intrusion du système de contrôle de traction.

Grande et puissante

La Rivale offre une assise très haute à 880 mm du sol. Heureusement, la finesse de la selle près du réservoir à carburant compense en partie; les pilotes de 1,70 mètre réussiront à poser les pieds au sol. En revanche, le confort remplit nos attentes grâce à une selle bien moulée et une position de pilotage naturelle, le torse légèrement penché pour combattre le vent. Toutefois, les suspensions calibrées pour un pilotage sportif ont du mal à absorber les joints des ponts et certaines irrégularités de la route. En pleine accélération, on peine à conserver le train avant au sol; heureusement le tangage se trouve parfaitement contrôlé.

La MV Agusta Rivale 800 reprend le moteur trois cylindres en ligne de la F3. Presque intact et tout aussi vivant, le moteur à vilebrequin contrarotatif (de rotation inverse aux roues de la moto) crache 125 chevaux à 12 000 tr/min (contre 148 pour la F3) et se targue de l’ensemble MVICS (Motor Vehicule Integrated Control Système) composé d’un système de contrôle de traction à 8 positions, de 3 modes de cartographie, de l’ABS et d’une assistance au changement de rapport (EAS).

Une électronique peaufinée

D’une voix unique, le moteur 3 cylindres distille une puissance facile à doser. Il pousse fort dès 3000 tr/min  puis vous remet une rafale de chevaux au-delà de 7000 tr/min jusqu’au rupteur électronique de surrégime.

L’accélérateur se trouve désormais précis et la réponse du moteur instantanée alors que l’antipatinage ne vient jamais gâcher le plaisir de pilotage sur les niveaux 1 et 2. Les niveaux 3 et 4 sont des réglages pour novice ou le roulage calme, alors que les niveaux 5 à 8 permettent de rouler sur une chaussée dégradée et glissante en limitant les risques. Peu importe le type de roulage, on trouve notre bonheur avec ce moteur incroyablement souple et un système de freinage signé Brembo, facile à doser et endurant.

Si elle se débrouille bien sur l’autoroute malgré le manque de protection pour le pilote, elle fait totalement le bonheur sur routes sinueuses. Le cadre de la MV Agusta Rivale 800 se montre à la fois précis et des plus agiles, ce qui permet d’attaquer sans retenue les virages. Merci aux aides électroniques qui veillent au grain lors d’accélération sur l’angle.

Avez-vous l’expérience requise?

Exceptionnelle, la Rivale se montre redoutable sur les routes en serpentin. Très différente de la Brutale grâce à ses longues suspensions, son angle de direction spécifique et son ergonomie de supermotard, elle demande du pilote une attention particulière pour bien la mener. Son caractère délinquant apporte beaucoup de piquant en pilotage sportif. Une moto attachante, mais délirante, pour l’amateur de pilotage pur. Une monture divinement indispensable.

MV Agusta Rivale 800 : verdict

Les +

Moteur efficace et facile à exploiter
Partie cycle très vive
Ergonomie naturelle hypermotard
Style unique

Les –

Moto exclusive à l’agilité excessive et au train avant des plus légers

Par Pascal Bastien