Suzuki RM-Z 450 2018 

Principalement confiée aux pilotes officiels d’usine de la marque au championnat MXGP en Europe, elle n’était alors qu’un prototype. Fervents de bosse, de sauts et de virages inclinés, réjouissez-vous, elle devient une réalité. Suzuki lance la troisième génération de son pur sang, la Suzuki RM-Z 450 2018; elle donne un sérieux coup de vieux au modèle sortant grâce à un style moderne qui semble sculpté au couteau.

Depuis le lancement de la première génération en 2003, à part l’injection électronique de carburant en 2008 et les suspensions à air SFF-AIR, elle n’avait point subi de grandes transformations. Cette nouvelle RM-Z arrive donc à point avec une silhouette affinée au goût du jour qui offre en boni une meilleure ergonomie. On note une nouvelle selle plus adhérente et de nouveaux protecteurs et déflecteurs de radiateur. Un nouveau guidon Pro Taper plus haut et droit améliore le pilotage en station debout.

Équilibre optimisé 

Pour sa nouvelle cuvée, Suzuki a misé beaucoup d’effort au chapitre du châssis dans le but d’atteindre un équilibre optimal. La partie cycle gagne un nouveau cadre à empattement raccourci (moins 15 mm) et poids réduit (moins 700 gr). Une partie des grammes perdus provient essentiellement d’un bras oscillant plus fin conçu selon un nouveau procédé de moulage. Le réservoir en aluminium n’est plus, il se voit remplacé par une unité plus légère en résine qui contient 1 litre supplémentaire. Les ingénieurs ont également optimisé la rigidité du cadre aux endroits névralgiques et revu judicieusement la distribution des masses.

Côté suspension, les professionnels seront ravis de constater que la nouvelle RM-Z 450 2018 revient aux sources en troquant ses fourches SFF-AIR pour des éléments à ressort traditionnel Showa de 49 mm. Pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de faire l’essai du système SFF-AIR, sachez qu’il présentait certains avantages, mais également de sérieux maux de tête pour obtenir un équilibre parfait entre l’adhérence des trains et l’amortissement des sauts. À l’arrière, on demeure avec Showa qui fournit son nouveau système BFRC (Balance Free Rear Cushion), un amortisseur conçu pour minimiser les variations de pression, ce qui résulte par une meilleure absorption des différentes amplitudes de choc.

Suzuki RM-Z 450 : puissance, efficacité et aide au pilotage

Le  moteur suit dans la même veine avec des modifications internes et une nouvelle pompe à carburant qui augmentent la puissance et améliore la réponse de l’accélérateur. L’injecteur électronique placé à la perpendiculaire directement sous le paillon optimise la vaporisation pour une meilleure combustion. Le nouveau boîtier à air plus volumineux et efficace permet un entretien facilité par rapport au modèle sortant. Selon les ingénieurs, cette plus récente version du moteur de 450 cc permet dorénavant un meilleur contrôle de la puissance disponible. Une façon d’optimiser la traction sans l’aide d’un complexe système de contrôle de traction.

Il est vrai que Suzuki propose deux systèmes électroniques d’aide au pilotage sur sa nouvelle RM-Z 450. Mais attention, il ne faut pas les confondre avec le contrôle de traction offert par KTM. Le système TM (Traction Management) agit sur l’allumage en fonction de l’ouverture des gaz pour améliorer la précision alors que le système S-HAC (Suzuki Holeshot Assist Control) est une sorte d’aide au départ arrêté très sophistiqué qui régularise la puissance pour une accélération continue. Et enfin, un disque de frein avant plus grand (+ 20 mm) et un maître cylindre plus compact et de meilleure qualité permettra de ralentir la machine avec plus de précision. Contrairement à Yamaha qui a équipé sa YZF d’un démarreur électrique, il faudra encore démarrer du pied droit avec la RM-Z.

Suzuki a finalement sorti le grand jeu en nous présentant une machine de cross passablement améliorée pour donner du fil à retordre à ses concurrentes directes. Fini le calme chez les jaunes, voilà le retour de la guerrière nippone.

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Par Pascal Bastien