Il a fallu 10 longues années pour que les rouges revoient leur stratégie du côté des sportives dénudées. Voilà qu’ils nous présentent pas une mais dorénavant trois standards sportives de 300 à 1000 cc, toutes aussi réussies les unes que les autres. La plus séduisante demeure bien sûr la Honda CB1000R qui a fait peau neuve l’an passé, une machine de caractère, qui désormais arbore un style rétro sport très en vogue.
Les codes du passé
La meilleure façon de produire une monture standard sportive demeure de déshabiller une superbike comme la Honda CBR1000RR et de lui greffer un guidon droit. Si simple, qu’on se demande pourquoi il n’y a pas plus de «naked bike» conçus de cette manière. La CB1000R suit donc cette philosophie, une dérivée de la CBR, qui s’inspire des tendances rétro, un accastillage qui évoque subtilement certains codes du passé. Phare rond, lignes minimalistes, aucune fioriture, elle revient à l’essentiel. La finition demeure à la hauteur de la réputation du fabricant et son design – acclamé par toute la presse à son lancement – est une réussite. Et pour cause : elle conserve son sublime monobras oscillant qui laisse libre vue sur une magnifique jante de 17 pouces peintes noir satiné.
Côté cadre, elle hérite des bases de la Honda CBR1000RR, qui lui font perdre au total 12 kilogrammes par rapport au modèle qu’elle remplace. Il se voit modifié et renforcé en torsion pour remplir son nouveau mandat et contenir la nouvelle fourche inversée à gros pistons Showa entièrement réglable. Le freinage se voit confié à une paire de disques de 310 mm à étriers radiaux à 4 pistons, tandis que le pneu arrière de bonne dimension (190/55 R 17) accentue l’effet de la configuration monobras.
Honda : puissance et électronique à la hausse
La Honda CB1000R 2019 cache cependant une mécanique très moderne provenant de la Fireblade ; l’arme de combat du manufacturier japonais. Elle hérite donc du moteur de la CBR, qui se dénude presque totalement et reçoit pour cette raison des couvercles de carters, une protection de pignon et des cache-culbuteurs plus stylisés. Sa puissance monte de 20 chevaux par rapport au moteur du modèle sortant; il affiche sur papier une puissance de 145 chevaux à 10 500 tr/min et un couple de 76 lb-pi à 8200 tr/min. L’électronique suit avec 4 modes de cartographie de gestion (Sport, Standard, Rain et User), un contrôle de traction HSTC et un système ABS EB.
Avec sa selle juchée à 830 mm, cette moto aurait de quoi inquiéter certains; en revanche l’étroitesse de celle-ci permet de poser les pieds plus facilement au sol pour la plupart des usagers. L’environnement de pilotage demeure presque parfait, le torse légèrement penché avec très peu d’appuis sur les poignets, les pieds en ligne directe avec le fessier et les genoux raisonnablement pliés.
La nouvelle Honda CB1000R change de philosophie, mais demeure fidèle à son héritage sportif, une monture rétro sport dès plus alléchantes pourvue d’un caractère qui rappelle celui des Honda CB900 de l’époque. Une monture capable de rendre de nombreux services, en flattant l’orgueil de son pilote forcément sensible aux tendances et aux données inscrites sur la fiche technique.
Par Pascal Bastien