MV Agusta Brutale 1000 R Oro 2019 : aperçu
La firme fondée par Domenico Agusta, à Varèse en 1948, se trouve toujours bien vivante. Pour preuve, après un travail continu sur la partie cycle à trois cylindres, MV Agusta s’attaque avec aplomb au segment des purs sangs dénudés de 1000 cc, des machines qui outrepassent toutes règles. La nouvelle MV Agusta Brutale 1000 R série Oro 2019, avec ses 208 chevaux, choisit comme première victime nulle autre que la KTM 1290 Super Duke R, elle qui trône sur cette catégorie depuis son lancement.
MV Agusta Brutale : un cœur de superbike
La MV Agusta Brutale 2019 profite des connaissances techniques acquises en compétition au sein du championnat WSBK sur la F4 RC, dont elle emprunte le moteur à 4 cylindres. Une mécanique qui crache 208 chevaux à 13 450 tr/min et 85,2 lb-pi de couple en version homologuée. En effet, grâce à son ensemble de composantes de course facultatif (échappement SC-Project et ECU Racing), elle atteint un impressionnant 212 chevaux. De loin la plus puissante «naked bike» de série jamais construite. Cette nouvelle 1000 R Oro réussit même à détrôner les motos du segment superbike en puissance pure comme la BMW S1000RR, la Yamaha YZF-R1, la GSX-R 1000R et la Honda CBR 1000RR. Rien de moins !
MV Agusta frappe fort, grâce à un moteur à doubles arbres à cames entièrement revu. Le vilebrequin, les pistons, la tubulure d’admission, l’échappement, le système de lubrification et la boîte de vitesse ont subi de nombreuses modifications, afin de libérer un surplus de puissance et améliorer la fiabilité. L’admission comporte dorénavant des flûtes à longueur variable et présente toujours des injecteurs superposés, en plus des 4 injecteurs placés sur les conduits entre la culasse et les clapets.
L’électronique à la rescousse
Lancer sur le marché une moto d’un rapport poids/puissance aussi impressionnant (208 hp pour 186 kg) et capable d’une vitesse de pointe de 312 km/h, semble à prime abord irresponsable. Ceux et celles qui ont eu la chance de goûter à la plateforme hyper agile au comportement délinquant de la MV Agusta Brutale 1000 2016 seront sûrement en accord avec cette accusation. Mais n’ayez crainte, l’électronique moderne, et entièrement paramétrable de la Brutale 1000 R Oro, vient à la rescousse pour réduire considérablement le risque de l’envoyer dans le premier fossé venu.
Une électronique de pointe, munie d’une centrale inertielle dérivée de la F4 RR qui contrôle la traction (8 niveaux), le cabrage, la dérive, le freinage (Brembo série Stylema), l’aide au départ arrêté, les changements de rapport (en montée et descente) et même les suspensions qui proviennent du gourou Öhlins. L’instrumentation n’est pas en reste, avec un tableau de bord TFT couleur dernier cri.
Brutale 1000 2019 : typée ultra sportive
Côté style, la MV Augusta Brutale 2019 se modernise. Grâce à des lignes moulées par ordinateur, on voit apparaître des ailerons installés de chaque côté des écopes de radiateur; une solution dérivée des motos de grand prix. Son cadre treillis en acier, associé à des platines en aluminium moulé, son quadruple échappement perché, ses feux et clignotants DEL, sa selle qui se prolonge sur le réservoir à carburant, son arrière tronqué, son mono bras oscillant et ses jantes en carbone en mettent plein la vue et les sens. Un style qui transpire la course !
L’ergonomie va dans le même sens; elle suit les codes sportifs de la F4 RR avec des repose-pieds perchés haut, une selle mince et ferme et des demi-guidons installés sous le «t» de fourche. Loin d’une gentille sportive pour se balader, la MV Agusta Brutale 1000 R Oro 2019 est une véritable «street fighter», prête à bondir et bouffer tout ce qui osera se mesurer à elle. Vendue en série limitée, elle devrait pointer son nez pour la première fois au Salon de la moto de Québec, en février 2019.
Par Pascal Bastien