Polaris Timbersled et Camso 2019 : aperçu
Le système de conversion hivernal pour moto attire de plus en plus d’adeptes au Québec. Ces derniers voient en cette solution une façon d’étirer le plaisir de la moto durant la saison froide. Selon certains friands du Timbersled ou du Camso, le gadget offre le meilleur des deux mondes, et surtout sans avoir à se procurer une deuxième machine. Tous sont d’accord pour dire que cette technologie monoski & chenille haute performance – adaptée à la moto – permet des cabrioles insoupçonnées.
Parmi les fabricants, on compte depuis quelques années déjà Timbersled – une filiale du géant américain Polaris – et ensuite, sa concurrente Camso est arrivée sur le marché plus récemment. Notez que Camso est l’un des plus importants fournisseurs de chenilles de remplacement et le chef mondial dans la fabrication de pneus hors-route, de chenilles et de roulement pour système de convoyeur destiné aux industries de la manutention, de la construction et de l’agriculture.
Lors de mon premier essai d’un produit Timbersled, le représentant de la compagnie m’avait prévenu : «attends-toi à de toutes nouvelles sensations, à une machine qui te semblera connue avant de l’essayer, mais qui se comportera de manière totalement différente». Et il avait totalement raison : la sensation que procure le Timbersled ST 120 RAW est unique et très difficile à décrire !
Snowbike : on en perd tous ses sens
Pour commencer, il faut comprendre que l’ensemble moto et système de conversion pour la neige – aussi appelé «snowbike» – est beaucoup plus léger qu’une motoneige et que son comportement est loin d’être comparable à celui d’une moto. La chenille (qui remplace la roue arrière) et le monoski (qui remplace celle à l’avant) demande au pilote des manœuvres loin d’être habituelles ou innées. Et ne cherchez pas la pédale de frein au pied droit, car elle a disparu !
Ensuite, tout bon pilote motocross connaît les principes d’un freinage appuyé : on applique le frein avant graduellement pour transférer le poids, puis celui arrière légèrement en addition pour optimiser la puissance de freinage. Au guidon d’un Timbersled ST 120 RAW, rien de tout ça ne fait de sens. Par contre, en tirant sur la manette de droite, on applique le frein arrière, qui semble de surcroît démesuré. Ne vous inquiétez pas, cela est simplement dû à l’adhérence plus importante de la chenille par rapport à un pneu. De plus, la distribution des masses est totalement chamboulée, dû au surplus de poids à l’arrière et au train avant allégé. Une chose est sûre, les amateurs de cabrage (wheelie) seront comblés. Mon intention n’étant assurément pas de vous décourager, mais bien de vous informer du délai d’acclimatation que demande ce type d’engin… car une fois bien dompté, le système procure un plaisir exponentiel !
Si la conception de base semble des plus simples à première vue, sachez qu’elle a demandé plusieurs années de recherche et de développement. Le ski à trois quilles individuelles, dont une centrale plus prononcée, a été conçu pour émuler les sensations de pilotage d’une moto. En ligne droite, la quille centrale donne l’impression de maintenir l’équilibre et en virage, l’engin s’incline doucement sur l’une des quilles inférieures. La chenille présente elle aussi des caractéristiques inédites du côté de la flexibilité transversale et de la géométrie longitudinale. Cette conception spécifique permet une inclinaison en virage comparable à un motocross traditionnel, tout en optimisant l’adhérence et la flottabilité.
Timbersled, un plaisir sans fin
Sauter, tourner, cabrer une moto équipée du système ST 120 RAW de Timbersled devient de plus en plus facile et enivrant. Malgré que le risque de chute peut être important, il ne présente que très peu de conséquences sur une belle couche de neige profonde. Le plaisir sera assurément au rendez-vous avec les systèmes de conversion Timbersled, qui se déclinent en deux versions : soit 120 et 137 pouces. Les deux systèmes utilisent un ski de 10 pouces à trois quilles et une nouvelle chenille convexe dotée de crampons de 2,5 pouces.
Malgré que le Polaris Timbersled ST 120 RAW est compatible sur une foule de modèles de motos enduro et motocross, nous suggérons une monture pourvue d’un démarreur électrique et un système à injection électronique de carburant, simplement pour faciliter les relances du moteur en neige profonde.
Camso DTS 129 2019 : féroce concurrente
Motos Illimitées propose également à ses clients le nouveau système de conversion DTS 129 de Camso, conçu, selon les ingénieurs, pour intégrer l’équilibre original de votre moto. Avec la combinaison d’une chenille ultra flexible à un système à rail unique centrale, les ingénieurs du «snowbike» signé Camso DTS 129 assurent une performance ultime dans la neige profonde. De plus, la géométrie, les suspensions et les points d’attache améliorés augmentent la précision et la longévité de l’ensemble de conversion. Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion d’essayer le système Camso DTS 129 au moment d’écrire ces lignes. Dès la première opportunité, soyez assuré du retour de mes premières impressions.
Les systèmes de conversion d’une moto pour la neige (que ce soit du fournisseur américain Timbersled ou canadien Camso) sont en pleine effervescence au Québec et le «snowbike» fait sa place tranquillement comme LE nouveau sport extrême en vogue.
Par Pascal Bastien