Top 5 sportives naked bike 2019

 

Sportive standard, sportive dénudée (naked bike) ou «street fighter», peu importe le nom qu’on leur associe, impossible de demeurer indifférent à la vue de ce type de monture. Les fabricants ont compris; pour concevoir une naked bike, il faut simplement prendre une sportive de pointe, la dénuder et lui greffer un guidon et des repose-pieds qui placent le pilote dans une position plus naturelle.

Outre la performance de son moteur, la sportive dénudée doit fournir une agilité, un comportement sportif côté freinage et prise d’angle et surtout offrir un style recherché par les friands du genre. Ce segment, des plus florissants, propose une panoplie de modèles, certains plus radicaux, d’autre plus conviviaux, mais la plupart des plus alléchants. Au moment de choisir, prenez gare; la plus grosse ou la plus puissante cylindrée n’est pas toujours la plus grisante à piloter. Voici le Top 5 des «naked bike» 2019 disponibles dans les concessions de Motos Illimitées (Terrebonne et Québec).

5^e place : Honda CB650R 2019

Honda se lance sur le marché très concurrentiel du segment des sportives standards de moyenne cylindrée style naked bike.  En effet, la Honda CB650R reprend le moteur à 4 cylindres à embrayage unidirectionnel à glissement limité et le cadre en acier de l’actuel CBR650F. Honda a su brillamment leur donner un style réussi et des périphériques aguicheurs.

Quant au moteur, il gagne en vivacité grâce à une admission et un échappement revus et des nouvelles levées d’arbres à cames. Le résultat : une hausse volumétrique de l’ordre de 5%, un régime plus élevé de 1000 tr/min et une puissance qui atteint 94,5 ch. La partie cycle gagne une fourche inversée du plus belle effet et perd  6 kg par rapport à celle de la version «F». Ces deux nouvelles montures s’illustrent également grâce à une électronique évoluée qui comprend un contrôle de traction réglable (HSTC), un système ABS et un tout nouveau tableau de bord. Dorénavant, Honda propose une nouveauté des plus actuelles dérivée de l’excellent CBR650F; elle offre beaucoup plus que des prétentions de moto pour novice.

4^e place : KTM 790 Duke 2019

À mi-chemin entre le monocylindre de 690 cc et le gros V2, s’introduit un nouveau bicylindre parallèle de 799cc; il anime la nouvelle KTM 790 Duke. Les chiffres annoncés effraient déjà; le bicylindre callé à 270 degrés crache 105 chevaux à 9000 tr/min et 63,4 lb-pi de couple à 8000 tr/min pour un poids de seulement 169 kg. KTM en remet davantage; avec une centrale électronique inertielle qui inclut des modes de cartographie, un contrôle de traction réglable à 4 positions, un contrôle de la dérive réglable et un système ABS Bosch 9.1 MP qui demeure en fonction lors des prises d’angle. Elle se targue en boni du système d’assistance au changement de rapport et d’aide au départ arrêté (launch control) vu sur la 1290.

Au chapitre du style, comme ses sœurs dans le segment «naked bike» , elle ne fait pas dans la dentelle. Ses intentions sont claires; dès le premier coup d’œil jeté, on demeure hypnotisé. Acérée comme une lame, elle projette une image qui fait monter la passion et l’adrénaline au plus haut point.

La partie cycle en met également plein la vue et les sens, avec un cadre treillis tubulaire de chrome-molybdène dont le moteur participe à la rigidité. On note une partie arrière en aluminium qui incorpore la boîte à air, un échappement en titane haut perché et un long bras oscillant en aluminium moulé fidèle aux standards élevés de la marque. La fourche ne se règle point, mais son logo WP nous laisse présager un rendement sportif de haut niveau; une coutume de cette firme double championne mondiale Moto2. La nouvelle KTM 790 Duke démontre un raffinement au-dessus de la moyenne du segment.

3^e place : Kawasaki Z900 2019

Kawasaki attaque le segment des «naked bike» avec tous les moyens possibles et avec la ferme intention de retrouver la cote dans ce segment partout dans le monde. Les ingénieurs de Kawasaki ont repensé totalement la «Z» pour qu’elle puisse y arriver. Plus légère, plus puissante, plus agile et surtout plus efficace sur tous les plans.

Côté esthétique, elle émule les traits de la Kawasaki Z1000, une évolution du style «Sugomi» avec des lignes tendues et une certaine compacité.  L’échappement de type 4 dans 1 fait moins caricature que le double échappement de la Z1000 alors que la tête de fourche se modernise avec l’apparition de projecteurs DEL. Avec ses 210 kg, elle se montre plus légère de 21 kg par rapport à sa devancière et 11 kg de moins que la Z1000 à cadre d’aluminium. Cette perte de poids s’explique par l’arrivé d’un nouveau cadre treillis tubulaire d’acier à moteur porteur qui pèse seulement 13 kg et d’un nouveau bras oscillant en aluminium. Donc une adéquation poids/puissance optimisée surtout grâce au nouveau moteur de 948 cc. Il crache 125 chevaux, un couple élevé entre 3000 et 6000 tr/min, puis une puissance explosive au-delà de ce cap.

La nouvelle partie cycle comporte 5  points d’ancrage isolés grâce à des supports antivibration. On note également un système de freinage ABS évolué et une nouvelle instrumentation multifonction LCD qui comporte un compte-tour analogique, une jauge à carburant et un indicateur de rapport engagé.

Grâce à l’un des moteurs les plus puissants et une partie cycle optimisée aux points importants, la nouvelle «Z» mérite une carrière à l’image de la Kawasaki Z650. À ce rythme, elle va d’ailleurs finir par rattraper sa grande sœur, la Kawasaki Z1000, qui n’aura point le choix à son tour de s’élever vers d’autres défis. Un dossier à suivre.

 

2^e place : Indian FTR 1200 2019

La toute nouvelle Indian FTR 1200 2019 du fabricant américain Indian rend hommage à la FTR 750 de compétition, grande reine incontestée du Championnat Flat Track américain depuis deux saisons. Il s’agit d’un tout premier modèle sportif dans la gamme, depuis le rachat de la compagnie par le géant américain Polaris.

Ce naked bike projette un style rétro, qui cache des solutions résolument modernes, avec une centrale inertielle qui gère un antipatinage, un anticabrage et l’ABS. De plus, au choix, 3 modes de cartographie du moteur et un régulateur de vitesse de série. Coté moteur, Indian lui a greffé un tout nouvel engin bicylindre en V de 1203 cc, une boîte à air volumineuse, un système d’injection dernier cri, un taux de compression élevé, des carters en magnésium et une transmission finale par chaîne. Les ingénieurs annoncent une puissance de 120 chevaux et beaucoup de couple à mi-régime.

En terme de partie cycle, on compte sur un cadre tubulaire en acier, un amortisseur déporté, un empattement de 1524 mm, une garde au sol généreuse de 183 mm et une selle juchée à 825 mm. Des mensurations dans la moyenne des «superbikes» modernes de ce monde. La bête se décline en trois versions dont la Indian FTR 1200 S plus cossue munie d’un écran couleur TFT et du système d’information multimédia «Ride Command».

La nouvelle Indian FTR se montre visuellement une machine des plus convaincantes, très proche du concept FTR présenté au Salon EICMA  d’Italie en novembre 2017. Une réalisation impressionnante provenant d’un concepteur novice dans le domaine des sportives sur deux roues.

 

1^ere place : Triumph Street Triple 765 RS 2019

Triumph propose depuis peu une version bonifiée de sa Street Triple; la nouvelle 765 RS marque les esprits de renouveau, afin d’entretenir ce mythe légendaire. L’ergonomie ne change point et c’est tant mieux; elle se place parmi les plus naturelles. Le poids baisse légèrement, la nouvelle Triumph Street totalise dorénavant 166 kg à sec. L’instrumentation à écran TFT couleur de 5 pouces, valorisante et ultra lisible, permet de naviguer par l’entremise d’un bouton au guidon. On peut même choisir l’intensité, le contraste et l’inclinaison du tableau de bord.

Le cœur de cette nouveauté, un tricylindre qui gagne 90 cc et passe de 106 à 123 chevaux (plus 16%). Une puissance qui, sur papier, pourrait sembler un peu juste, comparée à ses concurrentes comme la Z900 de Kawasaki. Pourtant, il n’en est rien. Il faut juste faire le calcul de l’adéquation poids/puissance pour se rendre compte qu’elle pèse environ 28 kg de moins pour seulement 2 chevaux en retrait. De plus, le couple se montre plus important avec des données à 4500 tr/min qui dépassent déjà celles de crête du moteur de 675 cc.

Cette mécanique, qui a déjà fait ses preuves et animera le peloton en Grand Prix Moto2 2019 repose sur une évolution du moteur à course courte des pistons de la supersport Daytona 675R. Elle en partage les traitements de parois internes au nikasil, les carters inférieurs, la culasse à doubles arbres à cames et les soupapes.

Le nouveau moteur affiche une course de ses pistons inférieure au moteur de trois cylindres des motos MV Agusta, gage de montées foudroyantes dans les tours. Il se targue également d’une boîte à air plus volumineuse, d’arbres à cames à lobes plus agressifs et d’un nouvel échappement court. Ajoutons à cela une boîte de vitesse à rapports bien étudiés pour extraire le meilleur de la mécanique, une assistance au changement de rapport électronique et un embrayage unidirectionnel à glissement limité.

L’électronique est de mise avec l’accélérateur «ride-by-wire», le système de contrôle de traction et les modes de cartographie : Sport, Road, Rain et Track. Côté partie cycle, la nouvelle Triumph Street Triple 765 RS se targue de meilleurs freins et suspensions. On note un débattement plus généreux de 5 mm sur les éléments signés Öhlins, des freins Brembo à étriers M50, un maître cylindre MC5 et un système ABS de nouvelle génération déconnectable.

La nouvelle Triumph Street Triple 765 RS propose un ensemble incontestablement sportif dans le segment des montures standards dénudées. Elle a très peu à envier au modèle supersport comme la Daytona. Son moteur plus puissant lui permettra sans doute de se mesurer à de plus grosses cylindrées. La lignée RS s’assure d’une digne descendante.

 

Par Pascal Bastien